46Malgré la procédure de rédaction complexe (nombreuses relectures) et les contraintes diplomatiques liées au fait que l’hga est rédigée sous l’égide de l’Unesco (nécessité de ménager les sensibilités politiques des différents États membres [Unesco 1984]), l’ouvrage comporte plusieurs passages très engagés, en particulier dans les volumes vii et viii. 113 Recherches sur World Cat effectuées par Patrick Manning. 29 : R. D. Ralston, « L’Afrique et le nouveau monde » (avec une contribution de F. Mourao). La publication de la version arabe s’est heurtée à la difficulté de trouver un éditeur (Vansina 1993). Elle porte donc « un message qui se situe aux antipodes de celui qu’ont transmis les historiens de l’époque coloniale »40. 9-10-15 ; même phrase dans ODG 3/52 : doc. 52Un autre problème est la difficulté des auteurs africains à écrire leurs chapitres en raison d’un manque de matériaux bibliographiques dans les bibliothèques africaines98. Download Histoire Générale de l'Afrique - Tome 8 PDF EPUB DJVU. Cela atteste en tout cas de la grande liberté d’écriture dont ont bénéficié les auteurs, et ces passages sont un témoignage du courant de pensée tiers-mondiste et anti-impérialiste en vogue chez les intellectuels du Sud dans les années 1970 et suivantes. 8 Il publie en 1960, Soundjata, ou l’épopée mandingue, récit qu’il a collecté oralement par le récit du griot Djeli Mamoudou Kouyate. Niane, D., 1960, Soundjata, ou l’épopée mandingue, Paris, Présence Africaine. : 814-816)89. 39 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. Au fur et à mesure de la réalisation du projet, la réalisation traînant en longueur, le financement par le budget ordinaire de l’Unesco est loin de suffire, et des financements extrabudgétaires deviennent nécessaires. Le rôle important donné à ces historiens africains dans ce projet contraste avec le précédent projet historiographique de l’Unesco, l’Histoire de l’Humanité, qui avait été publiée en 1968, et dont la composition de la Commission internationale chargée de la rédaction était marquée par un net déséquilibre en faveur des Occidentaux (Maurel 2010)4. du 8 août 1979, par B. Les annees 1960-1970 sont marquees par un intense travail de reappropriation de leur histoire par les peuples africains. El Fasi,M (dir) Histoire générale de l'Afrique, tome III, l'Afrique du VIIe au XIe siècle, Unesco, 1 Le projet de l'HGA a son origine dans la résolution de la conférence 2 Parmi les rédacteurs de l'Histoire générale de l'Afrique, les historiens peuvent télécharger les références bibliographiques pour lesquelles Bilbo a trouvé un DOI.. pdf>. 82 CLT/CID 99 : lettre de A. Mazrui à A. Gatera, 18 novembre 1991 ; CLT/CID 99 : lettre de C. Wondji à A. Gatera, 6 juin 1991. 814-816. C’est le cas par exemple des chapitres écrits par Catherine Coquery-Vidrovitch sur l’histoire économique de l’Afrique : dans le volume vii elle souligne le bilan « négatif » de l’économie coloniale, soulignant la « misère » et le « désarroi » engendrés chez les populations (Unesco 1987, vii : 411)84. 74 CLT/CS/11 : commentaires de A. Letnev sur le vol. établi pour la réunion de juillet 1979. de 1993 intitulé « La situation actuelle des projets et les perspectives de financement ». Vansina, J., 1985, Oral Tradition as History, Madison, University of Wisconsin Press. Ce projet est representatif de la forte demande de reconnaissance de son identite du continent a partir des annees 1960. 52 CLT/CS/11 : lettre de P. Curtin à M. Glélé, 26 mai 1980. intitulé « Observations sur la nouvelle table des matières du vol. 6 : 1996 ; vol. 24 : S. K. B. Asante, « Le panafricanisme et l’intégration régionale », en collaboration avec D. Chanaiwa, p. 797 ; vol. L’unité et la continuité de cette équipe soudée autour d’un chef de section particulièrement consciencieux qui a pu galvaniser les énergies d’un comité scientifique aussi vaste que dispersé, ont été des facteurs déterminants de réussite »16. De plus, le texte de l’hga est favorable à l’urss : ainsi le chapitre du volume viii consacré à « L’Afrique et les pays socialistes » est très favorable à cette dernière, soulignant qu’elle a apporté beaucoup de coopération aux pays africains, et, estime-t-il, de manière « désintéressée ». Plusieurs autorités parmi les historiens occidentaux sont intégrées au comité scientifique international, comme le médiéviste français Jean Devisse, spécialiste de l’archéologie de l’Afrique ; l’historien américain Philip Curtin11 et l’africaniste belge Jan Vansina, qui a développé des réflexions méthodologiques fondatrices sur l’histoire orale (Vansina 1965, 1985). 30, 21 mai 1983 ; CLT/CS/7 : lettre de A. Isaacman à A. Boahen, 30 novembre 1981 ; CLT/CS/8 : synopsis du vol. En outre Jean Devisse joue avec efficacité le rôle de rapporteur, grâce à ses talents de diplomate17. 42 Catherine Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013. du 22 février 1988 : « Grand programme XI : la culture et l’avenir ». Dès 1971 s’est produit un fort « accrochage » entre Cheikh Anta Diop et le directeur du volume II, Gamal Mokhtar (Vansina 1993). Les spécialistes de nombreux pays qui ont travaillé à cette œuvre se sont d’abord attachés à en jeter les fondements théoriques et méthodologiques. Ainsi en 1993, le projet hga disposait de 643 000 dollars donnés par la Libye56. I, pp. À l’inverse de l’histoire coloniale, qui met en valeur les bienfaits de la colonisation, cette histoire insiste sur les ravages opérés sur les cultures africaines par la traite des Noirs et par la colonisation. 103 CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992, p. 5. C’est dire l’importance de l’Histoire générale de l’Afrique, en huit volumes, dont l’UNESCO a entrepris la publication. Mais elles ne joueront pas un rôle actif dans le projet13. Télécharger un livre Histoire générale de l'Afrique - Volume 2, Afrique ancienne en format PDF est plus facile que jamais. x��ZK����)jY-�K���+Y"l�e�#{AiA�"9D�P3�`@��-�'�Qx���������� ��Df��ED�:3��П��g�O���{�vs�)���.�\�`��M�>�ϔ�����vM�W�t����~�`�X9d�Ę��:�Q^}��1��In>��G����|IT獄����i��R[oS�Vw��%��j���'���C&�+�N�M��� �>�D㜍�ǁ6�:T7S���qp
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Le caractère afro-centré de l’entreprise et sa dimension d’engagement politique (liens avec les mouvements de libération africains, affirmations anti-impérialistes dans l’ouvrage) sont le témoignage d’une époque marquée par le tiers-mondisme. 59 156 EX/10 Rev., Paris, 20 mai 1999, 3.5.3 : « Suivi du projet d’histoire générale de l’Afrique ». II, pp. Histoire de l'afrique avant la colonisation pdf Histoire de l'Afrique — Wikipédi . Compétents et dévoués à la cause de l’histoire africaine, les responsables administratifs du projet ont, en effet, su vaincre les difficultés inhérentes à une entreprise de cette nature. 126 C. Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013 ; CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. stream 2. 11 : C. Coquery-Vidrovitch, « Les changements économiques en Afrique dans le contexte mondial (1935-1980) », p. 323, citation p. 345. 57 Conseil exécutif, 156 EX/10 Rev, Paris, 20 mai 1999, 3.5.3 : « Suivi du projet d’histoire générale de l’Afrique ». 48Ce sont aussi certains volumes de la série de publications « Études et documents » publiés dans le cadre du projet hga qui sont très engagés. Mais pour l’instant, il n’y en a pas : il n’y a que l’histoire des européens en Afrique. D’hier à demain, Paris, Hatier. 118 156 EX/10 Rev., Paris, 20 mai 1999, 3.5.3 : « Suivi du projet d’histoire générale de l’Afrique ». Il dénonce le rôle des Occidentaux dans l’élimination de Lumumba en 1961, le coup d’État contre N’Krumah en 1966, « les interventions britanniques au Kenya et Tanganyika en 1964 pour réprimer les soulèvements contre les régimes pro-occidentaux ; […] nombre d’interventions françaises visant à soutenir des régimes profrançais en Côte-d’Ivoire en 1964 et 1968 par exemple ; de nombreuses opérations de mercenaires pour renverser des gouvernements africains “gauchisants” comme en Guinée en 1970 et aux Seychelles en 1979 et 1982 » (ibid. 14 CLT/CID 4 : mémo Unesco, février 1987 (bulletin pour la presse). Celui-ci, quand il l’estime prêt, est communiqué à tous les membres du Comité qui dans un délai de deux mois doivent renvoyer leur avis et leurs commentaires éventuels. 639, 695. VIII, section VI : « Le panafricanisme : libération et intégration depuis 1935 » ; chap. 36 Ainsi dans le vol. Elle commence avec la préparation d’une version abrégée de l’hga, en huit volumes aussi mais de taille deux fois plus petite. République fédérale d'Allemagne (publié en 1970). D’ailleurs ces mouvements de libération soutiennent et promeuvent le projet, puisque par exemple en 1987, la South West African People’s Organisation (SWAPO) commande pour son siège à Luanda dix exemplaires de l’hga72. 109 C. Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013. 9-10. 9La procédure de rédaction est complexe et rigoureuse, d’où sa lenteur18. : 716-719). 7 & 8, 1984) ; et de la collaboration entre historiens du Nord et du Sud suscitée par le projet128. l'histoire de l'Afrique », qui comprend les volumes suivants : 1. pour promouvoir l’Histoire générale de l’Afrique», une initiative « visant à promouvoir le travail effectué depuis 1964 par l’UNESCO pour réécrire un e histoire de l’Afrique débarrassée des préjugés. 7Si un effort a été fait pour représenter de manière équitable les Africains par rapport aux Occidentaux, en revanche l’équilibre hommes/femmes est loin d’être respecté ; seulement deux femmes figurent parmi les trente-neuf membres du comité : Mutumba Mainga Bull, Zambienne, historienne de l’Afrique australe, professeure à l’Université de Lusaka, et A. Jones, Libérienne, spécialiste de l’histoire du Liberia, professeure à l’Université du Liberia à Monrovia. L'histoire de l'Afrique commence avec l'apparition de l'espèce humaine dans la corne de l'Afrique, il y a environ 2,5 millions d'années.Le continent est considéré comme le berceau de l'humanité, à partir duquel, il y a 200 000 ans environ, l'homme moderne s'est étendu sur le reste du globe. 25 CLT/CID/157 : doc. 3 à 9 contiennent l’expression « Initiatives et résistances africaines ». (DIR. 8 : 1998). 37Le rôle du Vatican semble avoir été important aussi dans le financement64. Études et documents, 5 »). 10Cette procédure est la suivante : « Les textes présentés par les auteurs sont transmis au directeur du volume : à lui d’approuver, de modifier ou de rejeter le texte. 28Le panafricanisme apparaît aussi dans le choix des bornes chronologiques : ainsi pour le volume viii, au lieu de prendre comme début 1939, début de la Seconde Guerre mondiale, le choix s’est porté sur 1935, « parce que pour l’Afrique, la Seconde Guerre mondiale a commencé cette année-là », avec l’invasion de l’Éthiopie par les troupes italiennes (Unesco 1998, viii : 19). Parmi les rédacteurs, les historiens africains sont largement représentés (comme Joseph Ki Zerbo, Cheikh Anta Diop et Amadou Hampaté Bâ), constituant les deux-tiers des membres du Comité scientifique international chargé de superviser la rédaction. Unesco (Collectif), 1984, La méthodologie de l’histoire de l’Afrique contemporaine, Paris Unesco (« Histoire générale de l’Afrique. 50 CLT/CID 4 : lettre de Tsegaye Gabre-Medhin, poète éthiopien, conseiller au ministère de la Culture d’Éthiopie, à M’Bow, 29 juillet 1987. Ce précédent projet est donc un contre-modèle pour les acteurs du projet hga5. VII, chap. VIII, chap. 17 Catherine Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013, Jan Vansina (1993). : 961)88, tandis que S. K. B. Asante dénonce « le néocolonialisme que pratique la cee », estimant que « l’accord de Lomé n’est pas un document progressiste […] mais plutôt un nouvel avatar de l’impérialisme ». 45La procédure d’écriture, qui prévoit de nombreuses relectures et un processus de validation rigoureux, permet d’éliminer les passages polémiques. 83 CLT/CID 99 : lettre de A. Mazrui à A. Gatera, 30 septembre 1991 ; CLT/CID 99 : lettre A. Gatera à A. Mazrui, 12 septembre 1991. 18 Catherine Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013. 8 0 obj A. Ogot ; ce texte est publié dans la brochure Préparation d’une histoire générale de l’Afrique, Paris, Unesco, 1983. 106 CLT/CID/136 : lettre de Mamadou Seck à DIR/CC/CSP, 16 novembre 1988. Chinweizu, D., 1975, The West and the Rest of Us : White Predators, Black Slavers, and the African Elite, New York, Vintage Books. Il est également entrepris de publier l’hga dans des langues africaines, d’en tirer des manuels scolaires, des cassettes et des bandes dessinées30. 25 : E. Kodjo et D. Chanaiwa, « Panafricanisme et libération », p. 819. Toutefois, pour Manning, « chacune des deux Histoires était influente à sa manière »117. 102 CLT 1982-83 CAB/7/68 : brochure Préparation d’une histoire générale de l’Afrique, Unesco, 1983, p. 8. Ki-Zerbo, J., 1972, Histoire de l’Afrique noire. A Boahen à Ranger, 19 décembre 1978 ; HGA, vol. ... II est consacrée à la civilisation de l’Égypte ancienne en raison de sa place éminente aux premiers temps de l’histoire de l’Afrique. 13-14. Elle fera connaître les valeurs de la tradition orale autant que les multiples formes de l'art africain. Dans cet esprit, à partir de 1964, l’Unesco a promu la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (HGA), qui a été publiée entre 1980 et 1999. VIII en comparaison avec les recommandations de Nairobi », doc. Dans cet esprit, l’ouvrage vise à faire apparaître les liens entre Afrique et Amérique47 et entre Afrique et Asie (ibid. 107 CLT/CID/89 : lettre de la direction de James Currey Publishers à C. Wondji, 28 septembre 1992. Plateforme : ZOOM . 54 CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992, pp. 20Dans l’ouvrage, le continent africain est souvent considéré comme un tout36. I, pp. 100 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. 15Il y a eu plusieurs phases dans la préparation, comme l’Unesco le décrit en 1987 : la première phase, de cinq ans, de 1965 à 1970, « visait à rassembler des éléments de documentation écrits et oraux sur place, en Afrique, tandis qu’étaient discutés les problèmes de méthodologie dans des réunions scientifiques internationales »26. 29 CLT/CID 4 : mémo Unesco, février 1987 (bulletin pour la presse). A. Boahen, sur les « initiatives et réactions » des Africains49. 15 : C. Coquery-Vidrovitch, « Économie coloniale des anciennes zones françaises, belges et portugaises (1914-1935) », p. 411. 18De plus, l’hga a ouvert la voie à d’autres projets d’histoires lancés ensuite par l’Unesco32 : une Histoire générale de l’Amérique latine, une Histoire des civilisations de l’Asie centrale, une Histoire de la civilisation islamique, et une Histoire générale des Caraïbes seront mises en projet plusieurs années après le lancement de l’hga. 17La deuxième phase, pendant plus de quinze ans, est la phase de la rédaction et de la publication29. Histoire Ancienne de L'Afrique Du Nord. « Si les grands savants sont souvent peu disponibles, les savants de moindre envergure mais de grande disponibilité ont souvent peu de moyens techniques pour être en mesure de respecter les délais » ; « coincé entre le désistement de l’un et le retard de l’autre, le Secrétariat trouve une porte de sortie dans le recours à un troisième auteur ; mais la courbe du retard aura irrésistiblement monté »100. Histoire générale de l'Afrique - Volume 2, Afrique ancienne PDF. CLT/CPD/DIA/2009/RP/134, mars 2009, « Pedagogical Use of the General History of Africa », Expert Meeting (doc. En montrant que dans l’Antiquité et au Moyen-Âge existaient en Afrique des systèmes politiques et économiques très évolués, l’ouvrage vise à valoriser l’histoire et la culture africaines, à donner à l’identité africaine une « conscience historique rénovée » (Unesco 1980, I : 9-10, 13, 15). 30Enfin, par souci d’un texte afro-centré, certains termes sont bannis, par exemple le terme de « collaborateurs » pour désigner les Africains ayant soutenu les Européens pendant la période coloniale : pour Adu Boahen, ce terme est « eurocentrique » et, depuis la Seconde Guerre mondiale, « péjoratif »48. Certains intellectuels comme Philippe Decraene (1982 : 38-40) se montreront cependant critiques envers cette nouvelle histoire, estimant qu’elle est au fond « aussi apologétique dans ses formes que celle qu’elle prétend condamner ». 97 CLT/CS/13 : lettre de M. Glélé à J. Devisse, 27 août 1976. Le reste est ténèbres […] et les ténèbres ne relèvent pas de l’histoire »43. 1 : A. A. Boahen, « L’Afrique face au défi colonial », pp. À plusieurs reprises dans les documents de l’Unesco et dans le texte des publications réalisées (ibid. Dans cet esprit, à partir de 19641, l’Unesco a promu la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (hga). VII, chap. 39Pour Augustin Gatera, qui a suivi le projet tout au long de sa réalisation, « les idéologies n’entraient pas en conflit »69. Il considère qu’« aujourd’hui, […] une grande partie de la coopération régionale ne sert pas les intérêts des pays africains mais ceux des organismes d’aide étrangers, des consultants et des sociétés transnationales » (ibid. 43Malgré le faible nombre de représentants des pays de l’Est parmi les protagonistes du projet, on peut observer que parmi les publications de l’hga, plusieurs tiennent compte de l’historiographie marxiste sur l’Afrique (Unesco 1984 : 61)75. Les retards sont l’un des principaux problèmes : le projet a été lancé en 1964, le délai initial était de dix ans, or ce délai a finalement presque triplé91. 65 A. GATERA, Interview, 31 janvier 2013. 99 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. « Tous ces projets visaient à combler les lacunes constatées dans l’Histoire de l’humanité », comme l’observe le conseil exécutif de l’Unesco33. Et surtout, que révèle l’histoire de la réalisation du projet hga sur l’état d’esprit et les conceptions des historiens, en particulier des historiens africains, de l’époque ? l histoire de l afrique. En revanche, il suscite des réactions parfois critiques des Américains associés au projet. Dans le volume viii en particulier, plusieurs chapitres sont consacrés au panafricanisme46. 3, 26 avril 1972. 19Dès le lancement du projet il est prévu que l’hga soit « une histoire du continent considéré dans son ensemble comme une totalité ; […] une histoire envisagée de l’intérieur, à partir du continent lui-même, […] les Africains étant considérés comme sujets et non comme simples objets d’histoire »34. Toward a Transcultural History of International Organisations, Springer Verlag. : 44), et, dans la postface du volume viii, accuse l’Europe d’avoir « sous-développé » l’Afrique (ibid. 152-154. 1 l histoire générale de l afrique pourquoi ment. 4La direction de chaque volume est donnée à des notoriétés6. Il y aura seulement l’ajout d’une postface écrite par A. Mazrui au volume viii, constituant une version actualisée du volume viii parue en 1999. 26 : D. Chinweizu, « L’Afrique et les pays capitalistes », pp. 10 Archives Unesco (désormais tous les documents d’archives cités viennent des archives de l’Unesco) ; CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992. 29L’ouvrage insiste aussi sur l’idée que l’Afrique a influé sur l’histoire des autres continents et notamment sur l’Europe : ainsi dans le volume viii il est dit que « l’Afrique a aidé l’Europe à se réhumaniser » (ibid. Plusieurs de ces affirmations peuvent apparaître aujourd’hui datées, en tout cas elles apparaissent étonnantes dans une publication rédigée sous l’égide d’un organisme onusien, car ce genre de publications se caractérise généralement par un caractère très prudent et consensuel. %�쏢 », où il dénonce le « pillage » de l’Afrique par les impérialistes et « la réalité étouffante de la domination et de l’exploitation néocoloniales, imposées de l’extérieur par l’impérialisme et soutenues de l’intérieur par les régimes néocoloniaux en place » (Unesco 1981 : 152-154)90. 1 Le projet de l’HGA a son origine dans la résolution 3.442 de la conférence générale de l’Unesco (13e session). Le fait que l’Unesco ait lancé, après l’HGA, d’autres projets historiographiques sur le même modèle, peut être considéré comme un signe du succès du projet. 93 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. Dans le volume vii, Adu Boahen critique explicitement les historiens qui concluent à un impact positif du colonialisme, comme P. C. Lloyd, Margery Perham, D. K. Fieldhouse, L. H. Gann, P. Duignan86. 53 85 EX/10 Rev. Noté /5. II, p. 18. L'Histoire générale de l'Afrique sera, avant tout, une histoire des idées et des civilisations, des sociétés et des institutions. 26 CLT/CID 4 : mémo Unesco, février 1987 (bulletin pour la presse). Ces 8 — bientôt 11 — tomes qui forment la première encyclopédie de son genre ont été conçus au fil de plusieurs décennies avec des contributions d’experts dans tous les domaines de l’histoire africaine. 28 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji, p. 9. 13Les archives conservées à l’Unesco attestent, pour le volume vii tout au moins, d’intenses échanges entre les auteurs et le directeur de volume23. 116 P. Manning, Interview, 10 février 2013. Cette équipe se montre dynamique et dévouée au projet, comme l’observe Christophe Wondji dans un rapport de 1992 : « Le rôle joué par le secrétariat de l’Unesco a été capital. Saunders, C., 2006, « The General History of Africa and Southern Africa’s Recent Past », Présence Africaine, 173 : 117-126. Il s’agit d’œuvrer à « la reconnaissance du patrimoine culturel africain », et de « mettr[e] en évidence les facteurs qui contribuent à l’unité du continent ». Court Curriculum Vitae : Spécialiste de l’histoire de l’Afrique occidentale au XIXe siècle ; ancien vice-recteur de l’Université de Lagos ; professeur émérite, Département d’histoire à … 47 85 EX/10 Rev. For this project, important archival and oral tradition collection was made. VII, 8 juillet 1980 ; CLT/ CS/11 : commentaires d’A. 98 CLT/CS/7 : lettre de Wole Soyinka à A. Boahen, 6 janvier 1978. Elle comporte de nombreuses vérifications par tous les membres du comité scientifique international et par ceux du bureau, afin d’obtenir le maximum de garantie scientifique. Cette Histoire, qui a immédiatement suscité l’enthousiasme des pays africains2, a été publiée entre 1980 et 1999 (Unesco 1980)3.